Many thanks to French/Canadian author André Vathier for this translation of a passage from the novel Madonnas, in which Doc and his virtual reality “wife” Mona discuss matters of life and soul. This passage from the book (in English) also appeared as an excerpt in The Bronze Gazette #85.
The passage below is presented in both French and English. Painted illustrations by Iason Ragnar Bellerophon.
André and Doc Talos author/creator R. Paul Sardanas are currently co-authoring a tale of Talos legacies set in Africa in the very early 20th century, entitled “We Are Connected by Invisible Links”, with completion projected for 2022.

Conversation avec Doc et Mona au Point Nord Greenland (alias la Forteresse de la solitude). Doc, travail sur le « projet de résurrection ». Une abstraction du roman « Resurrection day » paru en 1936. Doc et Mona son mari et femme, mais … pas vraiment. Elle est un simulacre provenant de la réalité virtuelle. Néanmoins, elle est aussi vraie que la femme qu’il eut aimée et ensemble il discute de la vie et la mort…
Elle s’est penchée et me dépose un baiser sur ma joue. Ses cheveux noirs dénoués effleurant mes épaules.
Merci de m’avoir fait du thé chéri.
Je t’en prie. Je t’ai entendu remuer.
Mona s’installa sur le côté de la table, tendant une main vers moi elle prit une gorgée de sa tasse de thé virtuelle.J’ai placé ma main sur la sienne. Nos doigts se croisèrent.
Ahh, tu es un lève-tôt ce matin. Mon amour.
Je regardai ses yeux marron encore endormis. Elle portait sa robe de chambre en laine rouge. Mona supportait déjà mal le froid quand nous étions ensemble à New York. Malgré l’environnement climatisé du dôme, je l’attrapai à frissonner lorsqu’elle jeta un coup d’œil sur le paysage glacial de Point Nord.
Pendant un instant, alors que je la regardais, mes yeux se sont brouillés, la faisant paraitre double.
Les yeux doubles planaient toujours autour d’elle. Je clignai mes yeux et tout revenu à la normale.
J’ai des idées que je désire explorer.
Et quand elles ont ton emprise, il est impossible de trouver le sommeil n’est-ce pas ? Elle me donna un sourire. Tu veux m’en parler ?
Sujet compliqué pour le petit déjeuner.
Avec un petit rire « combien de fois avons-nous déchiffré les mystères de l’univers au petit déjeuner ?
Je réponds avec un sourire. Quel était son secret pour percer mon visage impassible avec une telle facilité ?
Comme tu le sais, je flotte entre la conviction absolue que toute structure fondamentale de la vie est concrétée et quantifiable. C’est-à-dire qu’elles peuvent être comprises… guidées…
Ou pas. Poursuis-tu une de tes ‘’white whale » personnelle.
Elle me serra la main, et comme toujours dans de tels moments, une partie de mon cœur me faisait mal, j’étais vraisemblablement un abruti. Me soumettre sans cesse à cette douleur. Empêcher une plaie de guérir.
Elle me lâcha la main et se pencha en arrière. Elle but une autre gorgée de thé. « Je ne suis pas le meilleur choix pour ce genre de truc. »
Au contraire, vous l’êtes. Je veux que la science arrête d’être quelque chose de distant. De … froid.
Et nous voilà donc dans l’Arctique » elle frissonna de nouveau.
Il doit avoir un art à la science … il faut de la foi.
Tu es un vrai casse-tête, tu sais. Si seulement j’avais pu, te marier à vingt ans. J’aurais au moins eu une longueur d’avance pour te comprendre.
Si seulement.
Le garçon et la fille timides, hein ? Elle s’avança à nouveau pour me tapoter la main. As-tu jeté un coup d’œil au pygargue ce matin ?
Je l’admire chaque matin.
Ce compliment la toucha. Brièvement, son regard devint d’un plaisir mêlé et d’une joie modérée, mais profonde. Un regard, qui résume notre capacité à nous émouvoir d’un et l’autre.
Tu m’as demandé de le faire en malachite
Oui
Quand vous choisissez des choses spirituelles, j’avoue que je ne sais pas quoi en penser. C’est une belle pierre en soi, mais j’ignore pourquoi.
Les Égyptiens appelaient leur paradis « le champ de malachite »… ils stipulent que la mort et la résurrection font partie de ses épaisseurs.
Le vert est pour le Saint-Esprit… la vie éternelle et l’espérance
Une interprétation rare avec un accord parmi les catholiques et les adorateurs de la nature polythéistes.
Plus rare encore, pour un athée avec qui communier. Je suppose toujours que tu as accompagné notre mariage catholique pour me gâter.
Oui et avec plaisir.
Les coins de ses lèvres se sont légèrement relevés. « Faire de votre petite amie primitive votre épouse primitive ? »
Je ne pense pas que la croyance soit primitive. Il y a de la beauté là-dedans… et du pouvoir aussi, c’est difficile à comprendre.
Le père Rodriguez dirait que ce n’est pas censé être compris. La raison n’étant pas toujours propice aux expériences de l’âme
Mais les deux peuvent trouver l’harmonie
Comme nous, chérie ? Oui, je crois que nous le pouvons.
Quelque part dans cette harmonie se trouvent des clés ou LA clé.
Ça me rappelle. Tu sais il y a vingt ans, la théorie de Bill avec la science électrique et chimique, pourrons-nous potentiellement ressusciter les morts ?
Il y a vingt ans. Bien sûr pour Mona, c’était encore les années 1950.
Sa théorie avait certains fondements. Elle provenait d’une part de son intuition scientifique et d’un accomplissement d’un désir fabuleux. Avec un archéologue qui a la tête dans les nuages, il aurait aimé appliquer un tel procédé aux corps d’une Momie ou autre géants de l’antiquité. Bien sûr, même un pharaon parfaitement momifié n’aurait pas fonctionné. Vous ne pouvez pas remettre les viscères après qu’ils ont été conservés dans les vases canopes. Je me souviens bien, il a proposé de faire vivre Salomon de nouveau. À l’époque, ses recherches étaient très engagées dans l’identification des corps préservés du passé lointain et il y avait des histoires intrigantes à propos d’eux. Jamais prouvé, il a prétendu que certaines figures bibliques , prétendument touchées par Dieu, ne se sont pas décomposées, mais ont été scellées dans des tombes secrètes avec des gardiens qui ont traversé les siècles.
Alors, à défaut de ceux-là, qui ressusciteriez-vous, très cher James ? Les morts tragiques, de nouveau rendues à leurs familles ? Les penseurs brillants, les artistes, les rêveurs ?
Qui sait ?
C’est un beau rêve.
Ou bien des amours séparés
Mais l’étincelle de leur esprit, de leurs émotions… serait-elle présente à travers la restauration de leur corps ?
Ou le pharaon de Bill devrait-il retraverser la rivière des morts, ou Père reviendrait-il du Royaume des Cieux?
Cela semble si absurde
Non… non, ce n’est pas le cas. Je crois qu’il y aurait de la tristesse et de la joie .
Oui, il y aurait les deux.

EXCERPT FROM “TALOS” by R. Paul Sardanas and Iason Ragnar Bellerophon – Conversation between Doc and Mona (AKA Princess Monja) at Point Nord, Greenland (AKA The Fortress of Solitude). Doc is working on a “resurrection project”; a concept based on the 1936 novel “Resurrection Day”. Doc and Mona are husband and wife, but not really…she is a Virtual Reality construct that he has created. Nevertheless, she is as real in many ways as the woman he once loved, and they discuss life and death together…
She leaned down and kissed me on the cheek, her loose black hair brushing my shoulders.
“Thank you for making my tea, love.”
“You’re welcome. I heard you stirring.”
Mona moved to the side of the table and settled there, extending one hand toward me while she lifted her virtual teacup and took a sip. I placed my hand over hers, and she curled it under, encouraging our fingers to intertwine.
“Ahh,” she said, “that’s good. You are up early this morning, darling.”
I looked into her still-sleepy brown eyes. She had on her warm, red wool robe. When Mona had been with me in New York, she’d always disliked the cold. Despite the comfortable environment inside the domes, I often saw her respond with a brief shiver when she looked out of a window at Point Nord’s frigid landscape.
For an instant as I looked at her, my eyes blurred, causing her to appear doubled.
More eyes…it seemed that they hovered about her. I blinked, and her normal appearance returned.
“I had some ideas that I wanted to pursue.”
“And you can never sleep when in their grip, I know,” she smiled. “Do you want to tell me about them?”
“Complicated subject for before breakfast.”
She lightly laughed. “How many times have we unraveled the weave of the world over our coffee and tea?”
I smiled in return. What was Mona’s secret, to unlock my perpetual poker face with such ease?
“I vacillate, as you know, between absolute conviction that the fundamental structures of life are concrete and quantifiable, meaning they can be understood…guided…”
“Or not. I know. So you are once again pursuing your personal white whale.”
She squeezed my hand, and as always in such moments, a part of my heart ached, on the edge of a pain that I was, perhaps, an idiot to constantly subject myself to.
She released my hand, leaned back, and took another sip of her tea. “I’m not the best choice for a research partner.”
“But you are. I want…well, I want science to stop being something that’s cold.”
“And so here we are, in the Arctic?” She mock-clutched the robe tighter around her.
“It needs art…it needs faith.”
“You’re such a puzzle. I wish we’d gotten married when we were twenty. I’d at least have had a head start in figuring you out.”
“I would have liked that.”
“The shy boy and girl, eh?” She reached forward again to pat my hand. “Did you look at the eagle this morning?”
“I look at it every morning.”
I could see that the simple statement moved her. Her gaze clouded, very briefly, with a mixed pleasure and a subdued but deep-reaching joy. A look that I would call love, in the subtle promise it held of our ability to touch one another.
“You asked me to make it in malachite.”
“Yes.”
“When you choose spiritual things, I admit I don’t know what to make of it. It’s a beautiful stone in and of itself, but that’s not why.”
“Yes…the Egyptian paradise was called ‘The Field of Malachite’…it has death and resurrection in its layers.”
“Green is for the Holy Ghost…life eternal, and hope.”
“A rare interpretation with agreement among Catholics and polytheistic nature worshipers.”
“Rarer still for an atheist to commune with. I always assumed you went along with our Catholic wedding to indulge me.”
“Honestly, I did.”
The corners of her lips turned up slightly. “Making your primitive girlfriend your primitive wife?”
“I don’t think belief is primitive. There’s beauty in it…and power too, that’s difficult to understand.”
“Father Rodriguez would say it’s not meant to be understood. Reason not being always conducive to the soul’s experiences.”
“But they can find harmony.”
“As we do, darling? Yes, I believe they can.”
“Somewhere in that harmony, is a key, or keys.”
“Remember twenty years ago, the theory that Bill had? That with electrical and chemical science you could potentially raise the dead?”
Twenty years ago. Of course for Mona, it was still the 1950’s.
“His theory was really very sound in some of its foundations. Of course it was equal parts science and wish-fulfillment. Bill would have loved to apply such a procedure to mummified bodies, with an archaeologist’s fantasy of conversing with the giants of antiquity. Of course even a perfectly mummified pharaoh wouldn’t have worked. You can’t put viscera back in after they’ve been stored in canopic jars. He posited Solomon as I recall…at the time his researches were very much engaged with identifying the preserved bodies of the very dim past, and there was an intriguing story – never substantiated – that some Biblical figures, purportedly touched by God, did not decay, but were sealed in secret tombs with guardians that crossed the centuries.”
“So lacking those, who would you raise, dearest James? The tragic dead, restored to their families? The brilliant thinkers, the artists, the dreamers?”
“Yes, possibly.”
“It’s a lovely fancy.”
“Or parted lovers.”
“Even lovelier.”
“But the spark of their minds, their emotions…would that be present simply through the restoration of a body?”
“Or would Bill’s pharaoh have to cross back over the river of the dead, or Papa come back from Heaven?”
“It sounds so absurd.”
“No…no, it doesn’t. I think there would be sadness in it, and joy too.”
Yes, there would be both.